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Rencontre avec Pascal Perrineau

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Pascal Perrineau, professeur des Universités à Sciences Po, politologue spécialiste de sociologie électorale, a été reçu par les membres de l’Amicale Gaulliste du Sénat, le 28 juin 2017, afin de présenter son analyse sur l’élection présidentielle et les élections législatives des 11 et 18 juin 2017.

L’intervenant a exposé les raisons qui ont vu la France traverser, en mai 2017, un moment exceptionnel de reclassement politique global, comme nous avions pu en connaître en 1958, 1968 ou encore 1981.

Il a précisé que nous n’avons pas été sensibles « à la force des signaux faibles » qui font apparaitre depuis une dizaine d’années une défiance accrue des Français vis-à-vis du monde politique.

Pour beaucoup de nos concitoyens, le clivage Gauche – Droite ne permet plus de comprendre les grands enjeux de la vie politique actuelle et d’y faire face.

Ce qui caractérise l’élection présidentielle de 2017, c’est la relative marginalisation des thématiques traditionnelles au profit des nouveaux enjeux que sont le terrorisme, l’enjeu migratoire ou la mondialisation.

Dans un contexte où tous les indicateurs de défiance vis-à-vis du monde politique atteignaient leur maximum, les Français ont répondu soit par l’abstention, soit par la protestation puisque les votes Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont cumulé à 41% de l’électorat au premier tour soit encore par l’innovation en ralliant la candidature d’Emmanuel Macron.

La deuxième grande leçon de cette élection a été que tous les grands responsables des partis ont été rejetés dans le cadre des primaires et ensuite du premier tour de la présidentielle laissant la place à une finale qui a mis, face à face, deux candidats qui n’avaient jamais occupé de fonctions politiques majeures.

Pascal Perrineau a souligné que deux autres enseignements doivent être tirés :

L’élection présidentielle a été dépossédée de son agenda politique au profit d’un agenda judiciaire qui a parfois envahi totalement la campagne et relégué les grands enjeux économiques et sociaux au second plan.

Enfin, le vieux monde politique fondé sur le clivage Droite /Gauche semble se déstructurer  au profit d’un nouveau clivage entre la « société ouverte » et la « société de recentrage national », cette dernière est largement fondée électoralement sur cette « diagonale aride » qui part du Sud Ouest pour aller jusqu’aux Ardennes, en passant par le centre de la France pour ensuite s’étendre au grand Est.

Enfin, le principal défi du nouveau Président de la République sera de pouvoir parler à ces deux France, « celle qui est gagnante » et la « France des perdants » dans un contexte où la technostructure atteint un poids considérable et où les forces politiques de Droite comme de Gauche font preuve parfois d’une forte propension à reproduire les erreurs du passé.

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